Résumé éclaté pour ex-micro-entrepreneurs
- Le statut d’auto-entrepreneur s’accompagne d’**une absence de droits au chômage classique** : pas d’ARE sans passé salarié, le ticket se gagne avant tout ailleurs, souvent dans un vieux CV oublié.
- La cessation d’activité devient un parcours du combattant administratif, où **l’Allocation des Travailleurs Indépendants surgit parfois** telle une bouée, attention aux conditions.
- L’obtention d’allocations dépend d’**archives irréprochables, d’un calendrier serré et de démarches précises** sans jamais relâcher l’attention sur les aides périphériques possibles.
Entreprendre, fermer sa micro-entreprise, et soudain se retrouver nez à nez avec cette fameuse question : et maintenant, qui paie le loyer ? Beaucoup rêvent d’un filet de sécurité alors que tout bascule. Les lois évoluent, les dispositifs aussi, mais être ex-auto-entrepreneur aujourd’hui réserve son lot de surprises. Les mots “chômage” et “sécurité” se croisent dans l’esprit, parfois en majuscules, parfois entre pointillés, mais jamais dans un guide clair. Naviguer dans la jungle administrative française, avec ses sigles qui changent d’année en année, relève d’une sorte de sport national. Pourtant, savoir si, après la fermeture, une allocation viendra combler le vide financier, ça obsède presque plus que le chiffre d’affaires lui-même. Enfin, pas tout de suite. L’urgence arrive souvent après, quand le dernier client a raccroché, que le portail de l’Urssaf affiche « confirmation de radiation » et que le mot null, tout à coup, clignote quelque part dans l’âme, au milieu des démarches online un peu hostiles et des courriers officiels tombant dans la boîte. Voilà, pour résumer, le décor est planté. Et les réponses, elles, se trouvent dans les interstices de la loi.
Le contexte du chômage après une activité d’auto-entrepreneur
La spécificité du statut d’auto-entrepreneur et son impact social
Le micro-entrepreneur bénéficie d’une administration allégée, mais il paie cher ce luxe. Pas de cotisation chômage au régime général, et donc, classique, pas d’ARE dès que tombe le rideau. L’écart s’accroît, un vrai fossé, surtout quand on compare avec les salariés et certains indépendants. Le salarié, lui, empile mois après mois des droits pour les jours de pluie. L’auto-entrepreneur, il rame à contre-courant, souvent seul sur son canoë, les poches vides si le vent tourne. Parfois, son passé refait surface : les droits acquis comme salarié avant la création deviennent alors une sorte de ticket d’entrée, précieux pour la suite.
L’expérience antérieure se révèle. Ceux qui sont arrivés à la micro-entreprise avec un sac à dos rempli d’heures salariées peuvent, parfois, déclencher l’ARE quand l’aventure solo s’arrête. En bref, le CV d’avant, la fiche de paie du passé, tout cela n’est pas à jeter : c’est le pass pour espérer encore un peu de stabilité financière.
Les conséquences de la cessation d’activité sur les droits sociaux
Cesser son activité, mais comment ? Volontairement, et c’est la plupart du temps l’exclusion de l’ARE et des allocations. Mais si la sortie est “involontaire”, s’il y a eu liquidation ou difficultés économiques sévères, là, France Travail prend un air sérieux et réexamine le dossier. Les droits issus de l’ancien salariat reprennent leur place dans le jeu.
Les réformes récentes donnent naissance à l’Allocation des Travailleurs Indépendants (ATI), une petite bouée lancée en 2019 pour certains naufragés. On doit alors composer avec ces nouveaux dispositifs. Pas question de laisser filer un seul papier sans vérification. Car oui, la protection sociale à la française, elle garde ses barrières mais construit aussi quelques nouveaux ponts, à condition d’y être éligible.
Les conditions à remplir pour obtenir l’allocation chômage
Les critères d’éligibilité selon le parcours professionnel
Avoir été salarié avant de se lancer en micro-entreprise change la donne. Si les conditions sont remplies, par exemple : 130 jours travaillés ou 910 heures en deux ans précédant la création de la micro-entreprise, et une sortie non-volontaire de l’emploi (fin de CDD, licenciement), alors l’ARE peut faire son apparition. Mais celui qui n’a jamais connu qu’un numéro de SIREN, et jamais de fiches de paie, doit se tourner vers l’ATI, répondant à des critères radicalement différents.
Attention aux zones grises, aux fausses sorties : un salarié démissionnaire qui devient auto-entrepreneur sans motif économique, souvent, ne touchera rien. Peut-être un conseil, juste : tout vérifier avant de sauter.
| Situation du créateur | Droit à l’ARE | Droit à l’ATI |
|---|---|---|
| Ex-salarié licencié avant création | Oui, sous conditions | Non |
| Auto-entrepreneur n’ayant jamais été salarié | Non | Oui, sous conditions spécifiques |
| Ex-salarié démissionnaire | En principe non, sauf projet validé ou circonstances particulières | Non |
Les dispositifs réservés aux auto-entrepreneurs en cessation
Depuis 2019, l’ATI s’adresse presque comme une clef perdue qu’on retrouve dans la doublure d’une veste. Elle cible l’auto-entrepreneur contraint à la fermeture suite à une liquidation ou une impossibilité économique. Environ 800 euros mensuels, pas plus (sauf révision), sous réserve de ne pas dépasser le seuil de ressources et d’avoir eu 10 000 euros de chiffre d’affaires en deux ans. Viser juste, répondre aux cases, soumettre le dossier, et espérer. L’ARE, de son côté, perdure pour les anciens salariés au parcours aligné sur les règles.
Bref, deux parcours, deux ponts fragiles. Mais il y a là, pour qui tient bien ses archives et suit l’évolution, matière à éviter la chute libre.

Les démarches pour obtenir l’allocation chômage après auto-entreprise
Les pièces justificatives et formalités d’inscription
**Radier sa micro-entreprise chez l’URSSAF** : voilà l’acte de naissance de la pause après tant d’efforts. Confirmation de cessation d’activité, à obtenir absolument, condition sine qua non pour oser toquer à la porte de France Travail. Préparer son dossier, c’est déjà se rassurer. Confirmation de radiation, justificatifs d’identité, attestations salariées (pour l’ARE), relevés de chiffre d’affaires (pour l’ATI)… chaque papier compte, chaque date aussi.
**Se rater sur un document, et voilà le dossier qui prend la poussière.** Mieux vaut vérifier cent fois, demander conseil, anticiper les demandes de justificatifs. Le dossier complet, c’est le sésame pour avancer.
La procédure de demande et les délais à respecter
**Ne pas traîner, l’administration n’attend pas.** Dès la radiation, courir (ou plutôt cliquer) sur le site de France Travail, pour l’inscription et le dépôt du dossier. Là encore : tout remettre dans l’ordre, chronologiquement. Quand France Travail collecte et vérifie, chaque délai compte avant la validation puis le versement tant attendu.
Les allocations ne tombent qu’après validation complète, pas avant. Et la durée d’indemnisation dépend du passé, de l’ancienneté, du chiffre d’affaires pour l’ATI.
| Étape | Action | Document clé |
|---|---|---|
| Radiation de l’auto-entreprise | Déclaration de cessation sur le site officiel | Confirmation URSSAF |
| Inscription à France Travail | Déposer un dossier en ligne ou en agence | Attestation Pôle emploi, justificatifs d’identités |
| Instruction du dossier | Analyse par France Travail selon les critères ARE ou ATI | Relevé de carrière, justificatifs salariaux et entrepreneuriaux |
Suivre la chronologie, mais accepter parfois les détours ou imprévus. La patience, arme secrète des ex-auto-entrepreneurs.
Les alternatives et stratégies complémentaires pour sécuriser son parcours
Les autres aides spécifiques aux ex-auto-entrepreneurs
Quand l’allocation ne suffit plus, d’autres pistes s’ouvrent. L’ARCE, qui verse une partie du capital restant, peut donner un coup de fouet à une nouvelle création. Les missions locales, associations, dispositifs publics : tout un écosystème prêt à attraper ceux qui tombent un peu trop vite.
Et puis il y a le RSA, parfois oubliée dans l’ombre, une béquille temporaire, mais essentielle le temps de réinventer quelque chose. Il suffit de demander, souvent, pour découvrir qu’il existe plus de ressources qu’on ne l’imaginait.
La stratégie de cumul et ses options
Cumul ARE et revenus d’auto-entrepreneur ? Beaucoup l’ont tenté, souvent sans regret. Limite, certes, le montant ne doit en aucun cas dépasser le salaire brut d’avant, sinon gare à la réduction de l’allocation. Réfléchir, se projeter, évaluer chaque option plutôt que d’agir dans la précipitation. L’administration devient alliée quand on apprend à la connaître.
Petit conseil en passant : rester en dialogue avec France Travail, ouvrir tous les courriers, ne rien supprimer des emails trop vite. Et comme Stéphanie, consultante qui a rebondi grâce à ses anciens droits puis à l’accompagnement, il est possible de s’en sortir mieux qu’on ne le croit. Vigilance, anticipation, et parfois une bonne dose d’imaginaire, voilà l’attirail idéal du nouvel ex-auto-entrepreneur pour écrire la suite.




